Durant l’année scolaire 2017-2018, une classe de CE1 de l’école André Boulloche à Montbéliard a participé au dispositif « La classe, l’œuvre ! ».
Cette opération « offre à des classes et leurs enseignants la possibilité de construire un projet d’éducation artistique et culturelle à partir de l’étude d’œuvres d’art issues des collections des musées de France. »
Site du dispositif « La classe, l’œuvre ! »
Pour cela, dès le mois de novembre, Patricia Retournard et Virginie Maillotte, enseignantes de la classe, ont régulièrement conduit leurs élèves au musée du château des ducs de Wurtemberg.
Grâce au travail de médiation de Sylvie Biron, responsable des publics Arts et Histoire, ils ont rencontré les œuvres de l’exposition « Jeux de lumières ».
Les élèves de la classe devant l’un des tableaux – 30 mars 2018 – Photo Denis Bretey – Ville de Montbéliard
Ce fut l’occasion d’apprendre à lire un tableau : composition, techniques, couleurs, origines et rôles de la lumière, succession des plans.
Mais aussi d’aller voir plus loin : comprendre comment fonctionne un musée, découvrir le mythe de Narcisse, imaginer qui est ce personnage mystérieux derrière une porte dans la pénombre…
Ces visites ont été complétées en classe par des échanges et des moments de synthèse permettant d’enrichir le Parcours d’Éducation Artistique et Culturelle des élèves.
Plutôt que de travailler avec une seule œuvre, les élèves ont pu choisir celle qui les intéressait.
Au final, 8 œuvres ont été retenues :
– La Veillée, Charles Weisser, 1886
– L’incendie de la tour Frédéric, Charles Weisser, 1886
– Le tisserand d’Étobon surnommé “Le Roi”, Charles Weisser, 1892
– Planétarium, Éric Fonteneau, 1990
– Sun, The Weather Serie (Soleil, Série la météo), David Hockney, 1973
– Le ruisseau du Puits Noir, Marcel Ordinaire, 1879
– Le beau Narcisse, Jan Rutgers Van Niwael, 1640
– Paysage au pont, Édouard Bertin, vers 1821
Site des musées de Montbéliard
Pour rendre compte de leurs découvertes et de leurs questionnements, Sylvie Biron a proposé que chaque enfant construise une boîte lumineuse originale.
Fermée et éclairée de l’intérieur, elle permet, par un œilleton, de faire entrer le regard et de découvrir comment l’enfant a réinterprété le tableau.
Les constructions sont simples, en papier blanc découpé. Les formes obtenues (motifs, objets, personnages) sont collées en plans successifs.
En déplaçant son œil de quelques millimètres, une autre perspective se révèle.
On aimerait pouvoir se glisser dans ces boîtes sur la pointe des pieds et déambuler dans les compositions des enfants.
Promenade dans l’une des boîtes consacrée au « Tisserand d’Étobon » – Photos Musées de Montbéliard
Pour parvenir à ce résultat surprenant, les visites ont été suivies d’un travail en classe, avec le soutien continu des enseignantes et l’aide des parents.
La présentation de ce travail, par les élèves eux-mêmes, a eu lieu en début de soirée au château dans le cadre de la Nuit Européenne des Musées le samedi 19 mai.
Les boîtes étaient installées à côté de chacun des tableaux. Les visiteurs pouvaient ainsi faire des allers et retours entre l’œuvre originale et son interprétation en volume.
Les parents, venus nombreux, ont apprécié cette présentation et découvert, peut-être, une facette inattendue du travail scolaire.